PSA Peugeot Citroën pourrait être contraint de procéder à une nouvelle augmentation de capital en raison de la baisse persistante de ses ventes, a-t-on appris mercredi de sources proches du dossier.
"La situation est extrêmement difficile. Toutes les options sont sur la table", a déclaré une des sources, sous couvert d'anonymat
Selon cette source, la situation financière du groupe s'est détériorée au point qu'une augmentation de capital du même ordre de grandeur que celle de mars 2012, un milliard d'euros, est possible avant l'été.
"Je ne vois rien d'imminent mais c'est un vrai sujet", a dit une autre source. "PSA va-t-il atteindre les objectifs qu'il s'est fixés ? Si ce n'est pas le cas, il aura besoin d'argent frais."
En Bourse, l'action PSA perd 4,97% à 6,993 euros à 17h, à ses plus bas du jour, signant le plus fort recul de l'indice SBF 120 (-1,8%).
Selon des données Markit, le niveau de ventes à découvert - titres qu'un investisseur ne détient pas encore mais dont il anticipe la baisse - est remonté à 14% contre 11% début avril. A titre de comparaison, ce ratio est en moyenne de 6,9% pour le CAC 40.
PSA a démenti mercredi avoir actuellement besoin d'une augmentation de capital, une mise au point apportée après des informations de presse sur un prochain appel au marché.
Un porte-parole de PSA, interrogé par Reuters, a répondu : "Une augmentation de capital n'est pas d'actualité car la sécurité financière du groupe, à 10,6 milliards d'euros à fin décembre, est à un niveau élevé et elle a été renforcée au premier trimestre par le succès d'émissions obligataires."
Selon latribune.fr, qui cite une source proche du dossier, la question est "activement" discutée chez PSA et au sein de la famille Peugeot. "Aucune échéance n'a été fixée, mais c'est étudié concrètement depuis plusieurs semaines", ajoute Le Monde en citant un proche de la direction du groupe.
Le président du directoire de PSA Philippe Varin, lors du lancement des négociations sur la compétitivité du groupe en France, a déclaré qu'il ne commentait pas les rumeurs.
Une réunion du conseil de surveillance est programmée pour les 4 et 5 juin, a indiqué à Reuters une source proche de ce conseil, en ajoutant qu'elle ignorait si la question d'une augmentation de capital y serait évoquée.
"AMBIGUË"
"La question de l'actualité réelle d'une augmentation de capital est toujours ambiguë", commente un analyste du secteur automobile sous couvert d'anonymat. "PSA n'a peut-être pas un besoin urgent d'argent frais, mais l'année 2013 s'annonce encore délicate et les cessions d'actifs et les économies envisagées risquent de ne pas suffire."
Le groupe, pénalisé par sa forte exposition au marché européen, a encore vu ses ventes baisser de 10,1% en avril sur un an en Europe alors que le marché rebondissait légèrement.
PSA ne prévoit pas de retour à l'équilibre financier avant la fin 2014 et devrait perdre encore chaque mois cette année une centaine de millions d'euros de free cash flow opérationnel, hors exceptionnels, après une hémorragie mensuelle de 200 millions en 2012.
Philippe Varin, en ouvrant les négociations sur la compétitivité, a rappelé la situation difficile du groupe et insisté, après un plan social tumultueux, sur la nécessité d'associer en amont les organisations syndicales. Il n'a pas fait état des concessions et des contreparties envisagées.
Sur le modèle de l'accord de flexibilité conclu en mars chez Renault après six mois de discussions, PSA va rencontrer chaque semaine les syndicats jusqu'à la fin juillet. Les négociateurs se retrouveront en septembre et octobre, Philippe Varin espérant trouver un accord à l'automne prochain.
FAURECIA Le THEILLAY fournisseur de SEVEL des ailes plastiques pour V
C'est à 8 h, hier, que 80 à 90 salariés de l'équipe du matin ont décidé de quitter leur poste de travail. Une façon de réagir aux annonces faites, jeudi dernier, sur le site solognot par la direction de Faurecia automotive composites (*). « Ils ont annoncé que nous allions perdre 10 à 15 % sur nos salaires et qu'il y aura une augmentation de notre temps de travail. De 35 heures par semaine, nous passerions à 36,40 heures à compter de janvier 2014 », explique un élu CGT du comité d'entreprise. Ce dernier, comme ses collègues, a sorti sa calculatrice : « Pour quelqu'un qui touche 1.400 €, ça peut représenter une baisse de 150 à 200 €. » Ce sont les primes (prime d'ancienneté recalculée, suppression des primes d'équipe, d'insalubrité et de casse-croûte) qui sont visées.
Depuis des années, et au fil des groupes propriétaires (Ranger, Sora), l'usine de Theillay connaît des difficultés et subit les soubresauts d'une filière automobile chahutée qui les répercute sur les sous-traitants.
L'usine de Theillay compte aujourd'hui quelque 300 salariés en CDI et moins d'une centaine d'intérimaires. Mois après mois, les pertes financières s'accumulent, apprend-on. « Le chiffre d'affaires est en baisse, le matériel est vieillissant, pas entretenu. On a besoin de certains process pour faire bien au premier coup. Il y a beaucoup de rebuts dans tous les secteurs de l'entreprise. Que le groupe investisse sur le long terme pour pérenniser l'emploi. Ici, on a un site viable ! ».