Il fut un temps où les marques se battaient pour avoir leur stand sur les salons automobiles internationaux emblématiques, comme celui de Paris. Aujourd’hui, ce sont les organisateurs qui bataillent pour les attirer ! Dans l’automobile, à l’instar d’autres secteurs, le moindre euro investi doit désormais se justifier par une retombée d’image. Résultat : nombre de groupes jugent plus rentable de concentrer leurs dépenses vers des canaux de communication ciblés, par exemple les réseaux sociaux. Au détriment des grand-messes oecuméniques. La première quinzaine d’octobre, près d’une vingtaine de constructeurs, dont une dizaine de premier plan tels que Fiat, Ford et Volkswagen ne seront pas présents à Paris. « C’est un phénomène qui touche tous les salons », tente de minimiser Jean-Claude Girot, le commissaire général de la manifestation.
Pour faire bonne figure, divers stratagèmes ont été déployés. Certains, dérisoires, comme le fait de rebaptiser l’événement en « Mondial Paris Motor Show » ou la réduction de la durée d’ouverture au public ; d’autres, plus significatifs, notamment le retour des deux-roues et l’inauguration d’un hall dédié aux innovations, voitures autonomes et transports alternatifs en tête.
Alors, y a-t-il encore des raisons de se rendre porte de Versailles ? Oui, pour les nouveautés qui seront dévoilées (voir fiches). Du côté des étrangers, les SUV en version électrique ou hybride seront sous les projecteurs. Pour les constructeurs nationaux, hormis chez Citroën, seront surtout présentés des restylages. Chez Renault, la Kadjar offre une nouvelle signature lumineuse et une grille de calandre plus travaillée. Les moteurs Diesel, inédits, bénéficient d’un système de dépollution plus sophistiqué. La Twingo est, elle, plus discrètement rafraîchie. Bref, pas de quoi inscrire cette 88e édition du salon dans les annales.
Finalement, et c’est la vraie bonne nouvelle, ce petit millésime profitera essentiellement aux acheteurs. Les nouvelles normes d’homologation pour mesurer la pollution (WLTP), plus strictes, sont entrées en vigueur le 1er septembre dernier. Elles risquent d’impacter fortement le barème des malus s’il se calque sur ces règles le 1er janvier prochain. Le Mondial est donc l’occasion idéale si vous avez prévu de changer de voiture. Car les stocks sont importants et les marques proposeront des remises substantielles. Les bonnes affaires ne manqueront pas au détour des allées !
Huit nouveautés à ne pas manquer
Dans nos fiches : par consommation mixte, il faut entendre consommation en ville et hors agglomération ; NC : non communiqué.
Suzuki Jimny 1.5 102 ch
Voilà plus de vingt ans que le japonais évolue seul sur le marché des 4×4 de poche avec le Jimny. Cette quatrième génération affiche un look rétro très cubique qui a pour but d’optimiser l’espace dans 3,65 mètres. L’intérieur prend un coup de jeune avec un écran tactile de 7 pouces connecté et des plastiques moins rustiques. Petit, il n’en demeure pas moins un dur à cuire qui plaît aux adeptes de la montagne, notamment en enclenchant la transmission 4×4. Malheureusement, l’unique moteur proposé en France, un 1.5 essence de 102 chevaux, essuiera, selon la boîte de vitesses, au mieux un malus de près de 3 000 euros, au pire de 6 300 euros !
Moteur : 4 cylindres essence. Conso. mixte : 6,8 l/100 km. Prix : 13 000 € (estimation). Rejets CO2 : 154 g/km. Malus : 2 940 €
Citroën C5 Aircross
Citroën veut installer ses clients en hauteur quitte à se priver de berline. Le C5 Aircross, nouveau SUV de la marque, assumera désormais seul le job de transporteur des familles. Fabriqué sur la plate-forme du Peugeot 3008 dans l’usine de Rennes, il en améliore les qualités d’hôte avec trois sièges arrière indépendants et coulissants. Pour attirer dans ses filets une clientèle déboussolée par une offre pléthorique, le C5 arbore des formes douces et arrondies, personnalisables à travers 30 combinaisons. De petits moteurs essence et une boîte automatique seront proposés en attendant l’arrivée d’une inédite version hybride rechargeable de 225 chevaux.
Moteur : 4 cylindres Diesel. Conso. mixte : NC. Prix : à partir de 26 000 € (estimation). Rejets CO2 : NC. Bonus/malus : NC.
DS3 Crossback
DS Automobiles, la marque autoproclamée « ambassadrice du luxe à la française », n’a pas cherché midi à quatorze heures : c’est sous la forme d’un SUV, et non plus d’une berline, que la DS3 poursuivra sa carrière sur le marché des citadines branchées. Une fois de plus, les designers en mettent plein la vue avec des détails bling-bling, comme l’aileron de requin dessiné sur les flancs ou les poignées de porte qui se rétractent dans la carrosserie. Mais ce qui distingue la DS3 Crossback d’un Audi Q2, c’est sa motorisation 100 % électrique d’environ 140 chevaux, disponible en 2019, avec une autonomie annoncée de 450 km.
Moteur : électrique. Conso. mixte : sans objet. Prix : à partir de 25 000 € (estimation). Rejets CO2 : 0 g/km. Bonus : 6 000 €.
Peugeot 508 SW BlueHDI 160 EAT8 Allure
Le break, c’est une tradition chez Peugeot et, accessoirement, une catégorie qui représente une vente sur trois en Europe. Il y a les breaks qui privilégient les volumes et ceux qui mettent l’accent sur le style, comme le nouveau 508 SW. Peu surprenant au vu de son orientation premium. De 5 cm plus longs que la berline, il traite un peu mieux ses passagers et offre des rangements inédits. Peut-être pour compenser un volume de coffre réduit (530 litres). L’intérieur, les motorisations et les aides à la conduite sont en tous points identiques à ceux de la berline. Le supplément de prix, qui avoisine le millier d’euros, peut se justifier par la forte valeur des breaks en occasion.
Moteur : 4 cylindres Diesel. Conso. mixte : 4,5 l/100 km. Prix : 38 800 €. Rejets CO2 : 118 g/km. Bonus/malus : 0 €.
BMW Z4 M40i
Cette troisième génération de roadster ouvre un chapitre chez BMW. Elle troque son toit escamotable pour une capote en toile légère et adopte un design à l’opposé des productions actuelles. Malgré cette inédite couleur « frozen orange », un immense capot et des flancs creusés, les lignes devraient plaire au plus grand nombre. Si le Z4 partage plusieurs éléments techniques avec la prochaine Toyota Supra, il n’en demeure pas moins une vraie BMW sous le capot. A bord, il inaugure une instrumentation à affichage numérique, prolongée par une énorme tablette tactile aussi performante qu’un smartphone.
Moteur : 6 cylindres en ligne 3.0 essence suralimenté. Conso. mixte : 7,1 l/100 km. Prix : 67 000 € (estimation). Rejets CO2 : 162 g/km. Malus : 4 460 €
Audi PB18 e-tron
Quand les clients réclament des SUV et les gouvernements incitent à rouler électrique, les constructeurs commercialisent des SUV 100 % électriques ! Audi investit ce marché avec le PB18 e-tron. Ce SUV haut de gamme est truffé de technologies, telles que des caméras en guise de rétroviseurs extérieurs ! Elles relaient l’image sur des écrans situés dans les contreportes. Totalement gadget, mais une première mondiale sur un véhicule de série. Compte tenu du ticket d’entrée, l’e-tron ne pouvait que s’adjuger une mécanique à la hauteur : 370 kW (environ 503 chevaux) permettant d’abattre le 0 à 100 km/h en 4,6 secondes, avec une autonomie annoncée de 500 km.
Moteur : électrique. Conso. mixte : sans objet. Prix : 100 000 € (estimation). Rejets CO2 : 0 g/km. Bonus : 6 000 €
Mercedes EQC
C’est sous la forme d’un SUV que la firme allemande étrenne une gamme complète de véhicules zéro émission qui ambitionne de taquiner Tesla sur ses terres. L’EQC signale son appétence pour les volts par des touches de bleu sur les jantes, les feux et autres détails de la carrosserie. A bord, le design est épuré et les fonctionnalités sont concentrées dans une grande dalle numérique. Deux moteurs électriques placés sur chaque essieu fournissent une puissance de 408 chevaux. De quoi eff acer le 0 à 100 km/h en 5,1 secondes. Pas mal pour une enclume de plus de 2,4 tonnes ! Son autonomie est de 450 km (norme NEDC) et il se recharge à 80 % en près de quarante minutes.
Moteur : électrique. Conso. mixte : sans objet. Prix : à partir de 85 000 € (estimation). Rejets CO2 : 0 g/km. Bonus : 6 000 €
Toyota RAV-4 hybride
Il fut l’un des premiers sur le spot, mais il n’a jamais su réellement surfer sur la vague SUV au bon moment. Trop massif, trop gourmand et pas vraiment sexy, le RAV-4 est vite tombé en désuétude face aux nouveaux venus. Le nippon réagit en prenant exemple sur son brillant petit frère, le CH-R, et adopte un style en rupture, composé d’arêtes saillantes, combiné à une motorisation hybride. La seule d’ailleurs qui sera disponible au catalogue, car le diesel en Europe chez Toyota, c’est fi ni ! Cette chaîne de traction s’appuie sur un mariage inédit entre un bloc essence de 2,5 litres et deux moteurs électriques placés sur chaque essieu pour permettre d’off rir 4 roues motrices.
Moteur : 4 cylindres essence + moteurs électriques. Conso. mixte : NC. Prix : NC. Rejets CO2 : NC. Bonus/malus : NC.
Pratique
Paris Expo Porte de Versailles, 1, place de la Porte-de- Versailles, 75015 Paris.
Dates et horaires : du 4 au 14 octobre. De 10 h à 20 h, sauf les 4, 5, 6, 10, 11 et 12 octobre : jusqu’à 22 heures.
Prix des billets : de 16 à 18 euros ; 9 euros en soirée et pour les 11-17 ans.
Informations : Mondial-paris.com.