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22 janvier 2014 3 22 /01 /janvier /2014 16:45

PSA voudrait reconquérir le marché iranien. Le second constructeur automobile français a annoncé, lundi, avoir «repris des contacts avec ses partenaires» locaux depuis plusieurs semaines, soit à l’occasion du salon automobile de Téhéran. Une déclaration qui fait suite à l’entrée en application des accords de Genève du 24 novembre, par lesquels la République islamique s’engage à geler une partie de ses activités nucléaires contre la levée des sanctions économiques dans plusieurs secteurs économiques dont l’automobile.

 

Le filon est important pour PSA. Le groupe annonçait, lundi, des résultats commerciaux généraux en baisse de 4,9%. Mais, une fois l’Iran exclu de la balance, la baisse des ventes de véhicules dans le monde ne serait plus que de 0,1%. C’est dire le manque à gagner pour ce partenaire historique de l’Iran depuis 1978. Le Français était associé à un constructeur local, Khodro, qui assemblait ses pièces détachées en provenance de l’Hexagone. Le partenariat était rentable pour le Français : en 2011, PSA a vendu 455 000 voitures dans ce pays, l’équivalent de 30% du marché automobile iranien. Avec ses 78 millions d’habitants, une classe moyenne qui se renforce et une richesse pétrolière, le nombre de clients potentiels est en augmentation. D’autant que la moitié de son parc automobile, qui a passé les 25 ans, est à renouveler.

 

Les Américains en lice

 

C’est sans compter sur la concurrence avec les Etats-Unis. En dépit des dénégations de PSA, l’accord passé avec General Motors en février et mars 2012 était l’une des raisons du retrait d’Iran du constructeur. Les Américains ne se seraient pas remis d’avoir été devancés par les frenchies : General Motors était bien implanté en Iran jusqu’au renversement du chah en 1981. Pour plaire à cet actionnaire entrant, le président du directoire Philippe Varin avait accepté de se tenir à carreau… quitte à laisser le champ libre au constructeur américain.

 

Barack Obama a même compliqué la donne : en juin 2013, le président des Etats-Unis a signé un Executive Order Act qui aggrave les sanctions contre «la fabrication ou l’assemblage en Iran de véhicules légers». Pas de chance, l’exportation de pièces détachées était justement l’activité de PSA dans ce pays. Mais, en parallèle, General Motors a continué à envoyer des véhicules complets sur les terres iraniennes. Cet été, il a vendu des Chevrolet Camaro en passant par l’Azerbaïdjan voisin, tout en essayant de tisser des liens avec Khodro. C’est seulement en décembre que la donne a changé : General Motors a annoncé la revente de ses parts dans PSA Peugeot Citroën, soit 7% du capital. Le deuxième constructeur français ne lui doit donc plus fidélité.

 

Un calendrier à débattre

 

«Dès que les conditions seront réunies, nous seront prêts à reprendre», a ajouté Maxime Picat, directeur général de Peugeot en commentant les résultats annuels. Ce retour pourrait avoir lieu dès 2014. Seul bémol ? PSA ne sait pas encore s’il pourra compter sur le soutien des banques. «Notre retrait avait été décidé par les flux financiers car nos banques, dont plusieurs sont basées aux Etats-Unis, devaient respecter les règles internationales», a poursuivi Maxime Picat.

 

Ce facteur pèsera sur la décision du groupe, d’autant que la levée des sanctions n’est actée que pour six mois. Alors que PSA est en difficultés financières, le groupe souhaiterait éviter de tomber dans le même piège que Renault. L’autre constructeur français s’était, en effet, retiré en catastrophe de l’Iran avec un an de retard, poussé par les Etats-Unis qui menaçaient Carlos Ghosn de sanctionner son allié Nissan. Pour faire face au manque à gagner, Renault avait dû provisionner 512 millions d’euros de fonds. Une somme que PSA ne peut pas se permettre de lâcher en ce moment.

 

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