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12 juin 2014 4 12 /06 /juin /2014 07:38

Renault est sur le point de prendre le contrôle d’AvtoVaz, dont les ventes décrochent.PSA voit ses parts de marché dégringoler.

 

C’est une question de quelques semaines. D’ici à la fin du mois, l’alliance Renault-Nissan devrait annoncer une prise de contrôle définitive d’AvtoVaz, avec la détention de 67,13 % de l’Alliance Rostec (un holding qui détient 75 % du constructeur russe). Déjà, sans tambour ni trompettes, l’alliance franco-japonaise est discrètement devenue majoritaire du fabricant des Lada en fin d’année 2013. A l’époque, Renault et Nissan détenaient quelques 63,64 % du capital de la holding (dont 48,2 % pour Renault), selon le document de référence, alors que fin 2012, seul Renault était actionnaire (25 %).

Cette opération stratégique, sur laquelle Renault seul aura investi au global près d’un milliard d’euros, fait l’objet de peu de commentaires du côté de Boulogne-Billancourt. La faute à la conjoncture actuelle. Selon les statistiques publiées ce lundi par la fédération industrielle AEB, les ventes de véhicules neufs neuves en Russie ont baissé de 12 % en mai par rapport au même mois de 2013. Et depuis le début d’année, les ventes sont en repli de 6 %, alors même qu’elles avaient déjà baissé de 5 %, à 2,77 millions de véhicules l'an dernier.

Avtovaz restructure

Vanté depuis des années pour son potentiel, le marché russe subit de plein fouet le ralentissement économique du pays conjugué à une crise ukrainienne, qui a entraîné une dépréciation brutale du rouble. Autant de facteurs qui ont lourdement pesé sur la consommation. Doté de modèles vieillissants et d’une assise industrielle peu compétitive, Avtovaz est particulièrement à la peine : les ventes de sa marque Lada, leader du marché, sont en baisse de 14 % depuis janvier , après avoir déjà chuté de 15 % en 2013... Le constructeur, qui a perdu de l’argent en 2013, a annoncé vendredi la suppression de 13.000 postes dans son usine de Togliatti. Son nouveau patron, Bo Andersson, a déjà indiqué s’attendre à une baisse du marché de l'ordre de 20 %. « La situation se dégrade, le marché russe est la mauvaise nouvelle de cette année, avec le marché brésilien » confirme Georges Dieng, de Natixis.

Du côté de Renault, on suit de près la situation russe. Non seulement parce que les résultats d’Avtovaz ont vocation à être consolidés dans les résultats du français, et donc à impacter le bilan du groupe. Mais aussi parce que la Russie est devenue le troisième débouché de Renault en 2013, après la France et le Brésil. Sur les cinq premiers mois de l’année, les ventes de Renault sont en recul de 7% sur le marché russe, un coup de frein après la belle progression de l'année dernière (+11 %). La marque au Losange se veut toutefois rassurant, pointant l’arrivée, en deuxième partie d’année, de la nouvelle Logan, ainsi que son fort taux d’intégration locale - 70% -, ce qui lui permet d’être moins sensible à la dépréciation du rouble, et de rester compétitif.

Ce n'est pas le cas de PSA, qui affiche un taux d’intégration de 30 % en Russie. Pour compenser l’inflation du coût de ses composants (importés d’Europe, ceux-ci sont libellés en euros), le constructeur a dû augmenter le prix de ses modèles. La double peine pour des voitures qui étaient déjà peu en vogue. Depuis le début d’année, Peugeot dégringole de 27 %, tandis que Citroën recule de 13 %. PSA ne détient plus que 1,9 % du marché russe. La direction du groupe va devoir prendre des mesures rapides si elle veut éviter une marginalisation de PSA sur le deuxième marché européen après l’Allemagne...

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