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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 06:06
Si Renault n’est plus présent aux Etats-Unis depuis plus de trente ans, la marque au losange pourrait êttre indirectement pénalisée en raison de son alliance avec Nissan. (ILLUSTRATION) LP/OLIVIER ARANDEL
 

Le président américain veut imposer de lourdes taxes sur les véhicules importés aux Etats-Unis. Une telle hausse concernerait surtout les constructeurs américains, japonais et allemands.

Quelques jours seulement avant la fin du délai exonérant l’Europe de lourdes taxes sur l’acier et l’aluminium, Donald Trump a trouvé un nouveau front dans la guerre commerciale qui l’oppose à ses partenaires commerciaux. D’après le Wall Street Journal et Reuters, la Maison-Blanche voudrait frapper les importations de véhicules de taxes s’élevant de 20 à 25 %. Elles s’élèvent actuellement à 2,5 % sur les véhicules légers. Pour les camions et les pick-up en provenance de pays n’ayant pas de traité commercial avec les Etats-Unis, elles sont déjà à 25 %.

Un tel changement des règles du jeu pourrait-il avoir de lourdes conséquences pour la France et les constructeurs français (Peugeot, Citroën et Renault) ? A vrai dire, Donald Trump ne vise pas vraiment l’Hexagone avec cette annonce, tout simplement parce que la France est très, très loin d’être un acteur majeur sur le marché automobile américain.

Une voiture sur 1000 importée depuis la France

L’année dernière, les Etats-Unis ont importé environ 8,3 millions de véhicules d’une valeur totale de 192 milliards de dollars, selon les chiffres de l’International Trade Administration. 2,4 millions provenaient du Mexique, 1,8 million du Canada, et 1,7 millions du Japon. Combien arrivaient depuis la France ? 8 400, soit 0,1 % des importations ! Cela reste tout de même cent fois plus qu’en 2010…


 

Pour les constructeurs français, les Etats-Unis font presque office de terra incognita. Citroën a décidé d’arrêter les frais dès les années 1970. Renault s’est retiré en 1987, année où la marque au losange s’est débarrassée d’American Motors Corporation (AMC), quatrième constructeur américain. Peugeot a été le dernier a fermé la boutique en 1991. Le groupe PSA veut toutefois retenter sa chance outre-Atlantique d’ici quelques années.

Parmi les trois constructeurs français, Renault est cependant le plus susceptible d’être pénalisé par une hausse des taxes du fait de son alliance avec les constructeurs japonais Nissan et Mitsubishi, qui réalisent une bonne part de leurs ventes aux Etats-Unis. Et sur les 1,6 million de véhicules vendus par Nissan sur le sol américain en 2017, environ 670 000 étaient importées.

Le constructeur est le sixième plus gros vendeur de voitures aux Etats-Unis, derrière General Motors, Ford, Toyota, Chrysler et Honda. Les Japonais seraient concernés de près par une éventuelle hausse des taxes. Le cours de l’action de Honda et Toyota a chuté de plus de 3 % jeudi à l’indice Nikkei. « Des mesures de restrictions de cette ampleur pourraient grandement perturber le marché, ce serait tout à fait déplorable », a fait savoir Hiroshige Seko, le ministre japonais du Commerce et de l’Industrie, Hiroshige Seko.

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