Les utilitaires ventes en hausse

Les ventes sont en net rebond. Des profits potentiels pour Renault et PSA

Une bouffée d’oxygène supplémentaire ? Après la remontée progressive des ventes de voitures neuves, les constructeurs automobiles guettent de près la reprise du marché des utilitaires. En 2014, les ventes d’utilitaires de moins de 3,5 tonnes en Europe avaient déjà progressé de 14,4 %, selon les données de l’ACEA, l’Association européenne des constructeurs automobiles. Sur les deux premiers mois de l’année, les ventes ont encore grimpé de 9,5 %, à 112.593 unités. « Le segment suscite moins d’attention qu’il mérite mais cela va changer », juge Exane BNP Paribas dans une note publiée hier. Les analystes s’attendent ainsi à une hausse de 20 % des ventes de ces véhicules, dans les quatre années à venir, pour 2,23 millions d’unités en 2018.

Certes, le marché reste loin des niveaux d’avant-crise – les ventes 2014 sont encore inférieures de 34 % à celles de 2007. Mais la reprise économique qui frémit dans différents pays européens, pousse mécaniquement à la vente de vans parce que les entreprises retrouvent des marges de manœuvre financières. « Au Royaume-Uni, il n’est pas exagéré de dire que la croissance du PIB peut se mesurer au nombre d’utilitaires que vous voyez sur la route », rappelle Exane BNP Paribas. Portés par la conjoncture, les professionnels doivent en outre songer au renouvellement de leurs flottes. Alors que les utilitaires n’ont pas bénéficié de primes à la casse durant les années de crise, 50 % des utilitaires en Europe sont âgés de plus de cinq ans.

Marché traditionnellement très rentable

Selon Exane BNP Paribas, le rebond de ce marché traditionnellement très rentable devrait générer pas moins de 4 milliards d’euros de profits supplémentaires d’ici à 2018, à répartir entre sept constructeurs (PSA, Renault, Volkswagen, Daimler, Ford, GM, Fiat) qui concentrent à eux seuls 80 % des ventes. « PSA et Renault sont les deux constructeurs les plus intéressés à cette reprise », rappelle Exane BNP Paribas, qui indique que les ventes d’utilitaires en Europe représentent environ 10 % des ventes mondiales des deux constructeurs. Durant la crise, les deux constructeurs ont assaini leur base de coûts en mutualisant leur production avec d’autres partenaires. Renault est désormais sous-traitant de Nissan, General Motors, Daimler, et Fiat, tandis que PSA a débuté l’année dernière la production d’un utilitaire Toyota. Le groupe étudie toujours le codéveloppement d’un utilitaire avec General Motors.

Les deux constructeurs entendent, en outre, s’appuyer sur d’importants renouvellements : PSA bénéficiera l’année prochaine des nouveaux Peugeot Expert et Citroën Jumpy, tandis que Renault, après avoir lancé le nouveau Trafic en 2014, sortira son nouveau Kangoo en 2016