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3 juillet 2017 1 03 /07 /juillet /2017 05:54

Chez Peugeot, plus que les moteurs et les châssis, la nouvelle arme s’appelle i-cockpit. Ce tableau de bord entièrement numérique se définit comme un "amplificateur de sensations" voire une "expérience valorisante et stimulante". Le ramage se rapporte-t-il au plumage ?

 
L'i-cockpit a créé sa petite révolution fin 2011, avec sa première apparition dans la Peugeot 208. Sous cette dénomination se cachent trois éléments clés : un petit volant à méplat, un combiné d'instruments analogiques derrière le volant et un écran tactile capacitif de 7 pouces inspiré des smartphones et autres tablettes. Comme toute première fois, cette 208 a essuyé les plâtres de la nouveauté. L'ergonomie était loin du niveau de la concurrence et l'écran particulièrement peu réactif.

Les critiques ont été prises en compte et UNIS est passé par là. Basé à Vélizy, fief du groupe PSA, UNIS est l'acronyme d'Univers Numérique Interface Style. Il a la lourde tâche de définir le i-cockpit, de l'Interface Homme-Machine (IHM, ou HMI en anglais) jusqu'au design et au graphisme de l'instrumentation. Même le son des animations est travaillé.
 

Exit les compteurs analogiques

Pour cette seconde mouture du 3008, le i-cockpit est toujours de rigueur et franchit un nouveau palier avec un tableau de bord 100 % numérique. Installé derrière le volant, on retrouve nos trois éléments de base : un volant ultra-compact autour d'un moyeu hexagonal présentant cette fois-ci deux méplats. Ce second méplat supérieur donne une meilleure visibilité sur le combiné d'instruments placé haut derrière le volant. Cette architecture permet de se passer de système tête haute ou "head-display" (HUD).

Un grand écran tactile capacitif de 8 pouces (diagonale de 20,32 cm) complète cette panoplie du i-cockpit. À noter que le grand frère, le 5008, adopte également cette nouvelle architecture.
Revenons sur l'instrumentation placée derrière le volant où les compteurs analogiques ont laissé place à une dalle de 12,3 pouces (diagonale de 31,24 cm) entièrement paramétrable. Le conducteur choisit la priorité des informations à faire apparaître au premier plan, comme la navigation GPS encadrée par les deux compteurs. Il peut aussi afficher cette navigation sous forme de flèches indicatives dans l'un des deux compteurs virtuels. Bien entendu, les informations classiques telles que la quantité de carburant, le rapport engagé, la vitesse limite en cours, la température, l'alerte dépassement apparaissent également. On retrouve ce même type de configuration chez Audi ou Volkswagen avec le Virtual Cockpit.

On regrette juste que certaines données apparaissent en doublon, à l'image de la vitesse affichée simultanément en plein milieu de l'écran et également sur l'un des bords sous la forme d'une jauge verticale. Surtout que cette dernière n'est pas vraiment lisible. Cette place aurait pu être utilisée pour afficher d'autres informations.
 

Écran lumineux mais contraste en berne

Qu'il est loin le temps des écrans minuscules. Enfiché au centre de la planche de bord, celui du 3008 affiche fièrement sa diagonale de 20 cm. Sa dalle de type IPS offre de très bons angles de vision, au détriment du contraste. Ce dernier n'est pas très important dans une voiture où l'on a besoin avant tout d'une forte luminosité pour favoriser la lisibilité en plein jour. Nous avons d'ailleurs mesuré le pic lumineux à 1 090 cd/m², une valeur très élevée qui permet donc de bien visualiser l'écran, même en plein soleil. Le contraste s'élève quant à lui à 885:1, un taux dans la moyenne des dalles IPS.

Des commandes physiques pour épauler le tactile

Sous cet écran, on trouve des touches physiques d'accès direct alignées en rang d'oignons. Cette configuration diffère de celle de la Peugeot 308 avec son écran tout tactile dont l'utilisation lassait ses propriétaires. Ici, les "toggles switches" (les touches métalliques) donnent un petit parfum d'aéronautique.
Outre leur design, ces commandes ont une vraie utilité. Elles correspondent à des fonctions dédiées : bien-être (massages), musique, climatisation et chauffage, navigation, paramètres, téléphone, menu. La touche « warning », trop excentrée, oblige le conducteur à tendre le bras.

Plutôt tactile ou plutôt vocal ?

Côté fonctionnalités, on retrouve les standards des autres constructeurs, notamment une navigation connectée TomTom qui nous informe en temps réel sur le trafic ou la présence de zones de danger. La carte s'affiche en 3D ou à plat et s'agrandit ou se réduit via une mollette ou en pinçant l'écran, comme on le ferait sur un écran de smartphone. La recherche d'une destination s'effectue de plusieurs manières, dont la principale est manuelle (ville, nom de rue et numéro).
Mais pourquoi utiliser ses mains alors que la voix suffit ? En effet, le Peugeot 3008 se dote de commandes vocales plutôt performantes via une touche dédiée située sur le volant. Pour rechercher une adresse, une radio, un chanteur, passer un appel ou composer un numéro, il suffit de parler normalement : "Écouter radio RTL 2 ou numéro de fréquence", "appeler le 06 xxxxxx" ou "écouter artiste XXX". Nous avons été agréablement surpris par ce système signé Nuance Communications.
 

Compatibilité CarPlay, Android Auto et Mirror Link

Comme le dirait une publicité "Et le Mirror Screen, elle l'a ?" Oui notre 3008 en finition GT Line possède la fonction "Mirror Screen". Sous cette appellation se cache un protocole de connexion acceptant CarPlay (Apple), Android Auto (Google) et Mirror Link.
Le plus facile reste CarPlay : on branche l'iPhone via le port USB et on voit ainsi s'afficher à l'écran du 3008 le peu d'applications compatibles avec la conduite. Heureusement, l'assistant vocal Siri est là pour égayer l'ensemble.
On attend avec impatience de voir comment sera géré le mode "voiture", équivalent du mode "avion", lorsqu'iOS 11 sera opérationnel. De même, on s'interroge sur le fait que, actuellement, seul BMW propose CarPlay en mode Wi-Fi.
Android Auto reste égal à lui-même. Avant tout branchement, assurez-vous d'avoir téléchargé l'application avant d'entamer une série de validations. Une fois cette étape fastidieuse effectuée, on accède enfin aux fonctionnalités. Le fonctionnement du téléphone et de la musique ne changent pas. Tout l'intérêt réside dans la rubrique Navigation et Google Maps dont la recherche de destinations s'effectuera manuellement ou en passant par Google Voice, l'assistant vocal.
 
Quant à MirrorLink, il permet la duplication totale de l'écran du smartphone sur l'écran de la Peugeot. En revanche, si toutes les applications peuvent être affichées, la plupart de celles non compatibles avec la conduite deviennent inertes.  De plus, ce protocole de connexion n'est compatible qu'avec certaines marques de téléphones comme Samsung, HTC et Sony. Il faut ajouter que Mirror Link est le parent pauvre question constructeurs (Peugeot, Citroën, DS, Mercedes, Seat, Volkswagen, Skoda, Smart, Honda et Toyota).

Un système audio Focal satisfaisant

De conception très classique, le système sonore Focal de la Peugeot 3008 montre une certaine abondance de haut-parleurs : quatre tweeters (deux à l'avant situés dans les montants du pare-brise, deux dans les portières arrière), quatre woofers logés chacun dans une portière, et enfin un subwoofer situé sous le plancher.
Cette configuration permet au système de proposer une option de spatialisation similaire à celle que nous avions déjà pu tester dernièrement sur la Renault ZOE Z.E 40 : l'utilisateur peut utiliser l'écran tactile pour positionner la source sonore virtuelle à sa guise dans l'habitacle. Hélas, le rendu de cette option est nettement moins convaincant ici que sur le système conçu par Bose pour Renault. Alors que ce dernier réussissait à réellement donner l'impression d'un déplacement de la source, celui de Focal ne réalise qu'un pan très simpliste et peu naturel, surtout s'agissant des déplacements latéraux. Concrètement, si l'on veut par exemple déplacer la source vers le conducteur, seuls les haut-parleurs situés dans la portière avant gauche fonctionnent alors. On perd donc l'intégralité de l'image stéréo et notre tympan droit se sent quelque peu délaissé...

La restitution sonore à proprement parler s'avère plutôt bonne, surtout dans les médiums et les aigus, globalement propres et très bien équilibrés. Les graves sont plus problématiques, mais contrairement à ce que cette affirmation pourrait laisser croire, ce n'est pas le caisson de basses qui est à blâmer ; il offre des performances certes loin d'être brillantes, mais montre globalement une assez bonne réactivité et des détails corrects. Ce sont en vérité les woofers qui peinent franchement à faire correctement leur travail dans les bas médiums : les membranes sont très mal contrôlées sur les longues courses, aboutissant à un rendu traînant et très flou. Pour ne rien arranger, ces bas médiums sont en plus très nettement en avant par rapport au reste du spectre, ce qui accentue la sensation d'un son un peu sourd. Un problème que le très élémentaire égaliseur à 3 bandes ne permet absolument pas de corriger. On conseille d'ailleurs de se tenir soigneusement à distance du mode "Loudness", qui accentue encore cette proéminence des bas médiums jusqu'à un niveau franchement excessif.
Ces observations sont valables que l'on soit assis à l'avant ou à l'arrière de la 3008, à un tout petit détail près toutefois : aux places arrière, les tweeters ont un peu plus de mal à se faire entendre qu'à l'avant, ce qui peut donner l'impression d'un son légèrement plus voilé. Enfin, dernier point à signaler : l'isolation phonique de l'intérieur vers l'extérieur de l'habitacle est assez mauvaise ; qui aime écouter sa musique un peu fort s'expose donc à quelques regards de travers quand le véhicule est à l'arrêt.

Cette nouvelle architecture du i-cockpit, entraperçue sur la première version du 3008, a porté ses fruits puisque cette seconde mouture du 3008 a été élue voiture de l'année. C'est d'ailleurs la première fois qu'un SUV reçoit une telle distinction. Avec un réel effort réalisé sur la présentation et la qualité des matériaux, la Peugeot 3008 est donc bien parée face à certaines Allemandes dont les habitacles sont parfois assez tristes.
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