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24 avril 2017 1 24 /04 /avril /2017 06:55


Inaugurée en septembre dernier, l’usine automobile de Chengdu, en Chine, réunit les meilleures pratiques industrielles du groupe PSA. C’est pourquoi la dernière née de la co-entreprise DPCA, qui produit aujourd’hui des SUV Peugeot 4008 et 5008 et prochainement le Citroën C5 Aircross, a tellement inspiré le chantier de modernisation du site PSA de Mulhouse.

Pièces amenées en kit par véhicules autoguidés, ligne de montage ultra-moderne, ateliers ferrage et peinture complètement automatisés… Inaugurée en septembre dernier, l’usine de Chengdu est actuellement le site modèle de l’ensemble du groupe PSA. Photo L’Alsace

Pièces amenées en kit par véhicules autoguidés, ligne de montage ultra-moderne, ateliers ferrage et peinture complètement automatisés… Inaugurée en septembre dernier, l’usine de Chengdu est actuellement le site modèle de l’ensemble du groupe PSA. 

La ligne de ferrage est entièrement automatisée et pilotée à distance. Utilisant 422 robots, elle est programmée pour produire six modèles de SUV. Photo L’Alsace
La ligne de ferrage est entièrement automatisée et pilotée à distance. Utilisant 422 robots, elle est programmée pour produire six modèles de SUV.

Les standards de qualité des usines chinoises de PSA sont identiques à ceux des sites européens. Comme les modèles, la réputation des constructeurs est, en effet, mondiale.  Photo L’Alsace
Les standards de qualité des usines chinoises de PSA sont identiques à ceux des sites européens. Comme les modèles, la réputation des constructeurs est, en effet, mondiale.  

Le plan de l’usine avec la logistique en amont et le parc de véhicules neufs en aval.  DR
Le plan de l’usine avec la logistique en amont et le parc de véhicules neufs en aval.

L’usine de Chengdu est parcourue de long en large par des véhicules autoguidés qui transportent les pièces.  Photo L’Alsace
L’usine de Chengdu est parcourue de long en large par des véhicules autoguidés qui transportent les pièces.  

Un Peugeot 5008 doublé par un Citroën C5 Aircross sur la piste d’essai de Chengdu : l’usine devrait remédier à l’insuffisance d’offre de SUV de PSA en Chine.  Photo L’Alsace
Un Peugeot 5008 doublé par un Citroën C5 Aircross sur la piste d’essai de Chengdu : l’usine devrait remédier à l’insuffisance d’offre de SUV de PSA en Chine. 

À vol de cigogne, 8 000 km séparent le site PSA de Mulhouse de celui, estampillé DPCA (co-entreprise PSA/Dongfeng), de Chengdu, dans la province du Sichuan en Chine. Les deux usines de production automobile sont pourtant bien plus proches qu’elles en ont l’air. L’esprit de Chengdu flotte en effet dans les ateliers de Mulhouse. La dernière usine construite par PSA concentrant les meilleures pratiques industrielles du groupe, elle a fortement inspiré le chantier de modernisation du site alsacien ( L’Alsace du 9 avril).

L’usine modèle de PSA en Chine produit aujourd’hui deux SUV, ces faux 4x4 urbains. Aux Peugeot 4008 (version rallongée du 3008 européen) et 5008, s’ajoutera prochainement le C5 Aircross, présenté mardi dernier à Shanghai ( L’Alsace de mercredi). Au total, ce sont six modèles, sur la base de la plateforme EMP2 réservée aux véhicules moyen et haut de gamme, qui pourront être produits sur l’unique ligne de production. Exactement comme à Mulhouse lorsque la nouvelle ligne, entrée en service début mars, tournera à plein régime.

Peinture et ferrage complètement automatisés
À l’usine DPCA de Chengdu où pas un brin d’herbe ne semble dépasser, ce ne sont pas des cigognes, mais des pandas géants qui accueillent les visiteurs. Ce mammifère fait la réputation de la ville. En périphérie, l’usine, construite en un temps record de deux ans, a représenté un investissement supérieur à 500 millions d’euros (M€) – à comparer avec les 400 M€ investis par le groupe à Mulhouse. Elle arbore une forme rectangulaire : à une extrémité se trouve le centre logistique, à une autre le parc de véhicules neufs. Entre les deux, l’emboutissage, le ferrage et l’atelier peinture forment la barre d’un U, le montage formant l’autre.

Quand Corinne Spilios, la directrice de PSA Mulhouse, explique combien elle souhaite que les sous-traitants s’installent sur la zone de la Hardt, le concept est d’autant plus clair en constatant qu’à Chengdu, les salariés de certaines entreprises sous-traitantes sont intégrés à l’ensemble de la chaîne de fabrication, sur le site proprement dit, voire au sein des ateliers (lire ci-dessous).

Comme la peinture, le ferrage est, ici, totalement automatisé. Les deux lignes sont « encapsulées », évitant ainsi les débris de poussières. Les chutes métalliques tombent sur des tapis et partent au recyclage. « Toutes les pièces des véhicules sont en acier, sauf le capot et les ailes qui sont en aluminium. Pour le capot, cela permet de réduire le poids de vingt à sept kilo et les ailes de trois à un kilo » , indique le directeur de l’usine, Jérôme Guirsch. « Un nom d’origine luxembourgeoise » , précise-t-il.

Le patron du site, qui partage officiellement la fonction avec un représentant de Dongfeng, est l’un des dix Français qui travaillent à l’usine DPCA de Chengdu. Sept sont des responsables projets, liés aux véhicules produits ou en préparation.

Deux équipes pour 21 heures de production par jour
« Les standards appliqués ici, notamment de qualité, sont ceux de PSA à travers le monde. Un défaut en Chine, en Espagne ou en France reste un défaut et doit être traité » , souligne Jérôme Guirsch pour justifier le nombre important des contrôles qualité, tant numériques qu’humains.

Le ferrage est impressionnant avec ses 422 robots, dont 322 pour les soudures et la centaine restante pour le transport. Respectant des normes environnementales sévères, l’atelier peinture, lui, compte 78 robots et le montage 22, notamment pour manipuler des pièces lourdes. Mais le plus surprenant dans cette usine, c’est le flux incessant d’AGV. Ces véhicules autoguidés par bande magnétique parcourent les ateliers pour livrer les pièces, des kits d’assemblages aux portières. La révolution est d’abord ici puisque cela a obligé à repenser tous les flux de circulation. Le phénomène est encore en phase expérimentale à Mulhouse. À Chengdu, il est la marque d’une nouvelle fabrique PSA.

Pour l’heure, l’usine de Chengdu reste cependant en phase de montée en cadence, produisant une trentaine de voitures par heure, avec une seule équipe. À moyen terme, sous réserve que les véhicules concernés soient un succès commercial, ce qui est probable au regard de l’engouement des Chinois pour les SUV, la production devrait atteindre 60 véhicules par heure, avec deux équipes travaillant chacune entre 10 h et 10 h 30 par jour. Soit une production annuelle supérieure à 300 000 véhicules par an pour une usine qui devrait employer entre 2 000 et 2 500 salariés, le salaire moyen d’un opérateur correspondant à quelque 600 € mensuels.

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