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17 février 2017 5 17 /02 /février /2017 10:47


Des discussions sur un rachat de l'activité Europe de General Motors par le groupe français sont très avancées.
Reste à valider plusieurs éléments cruciaux de l'opération, comme le prix ou les moyens de paiement.

Dévoiler une proposition de mariage le jour de la Saint-Valentin, c'est fait. PSA a annoncé mardi vouloir convoler avec Opel-Vauxhall. Des discussions pour un rachat de l'entité européenne de General Motors ont lieu depuis quelques mois, et le groupe français a convoqué un conseil de surveillance ce mercredi. « A ce stade, il n'existe aucune certitude sur la conclusion d'un accord », précise la direction de PSA. Une position reprise par son interlocuteur américain. A priori, la question du prix et de la nature exacte de la transaction n'est pas encore tout à fait tranchée. 

Ce qui est certain en revanche, c'est qu'une union entre Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall permettrait à PSA et à son patron, Carlos Tavares, de passer à plus de quatre millions de véhicules produits par an, de reprendre en passant à Renault-Nissan la place de numéro deux européen, derrière Volkswagen, et de consolider son bastion du Vieux Continent. « C'est un marché lucratif », souffle-t-on en interne, où l'on juge qu'Opel a réalisé de nets progrès ces dernières années. Même si la division européenne reste celle qui va mal dans le florissant empire GM.

A vrai dire, les deux potentiels fiancés se connaissent déjà bien. En 2012, General Motors et PSA avaient annoncé vouloir mettre sur pied une grande « alliance mondiale », et le géant américain avait récupéré 7 % du capital du Lion. Mais le beau projet a fait long feu l'année suivante, dès 2013, et GM a revendu ses parts. Les deux groupes sont néanmoins restés partenaires industriels 6 ils achètent certains composants ensemble et doivent fabriquer en Europe trois véhicules en commun, deux SUV et un utilitaire. D'ailleurs, l'Opel Grandland X, jumeau du Peugeot 3008, sera produit chez PSA à Sochaux, dans le Doubs. Et le futur SUV Citroën C3 Aircross, un cousin de l'Opel Crossland X, sera assemblé à Saragosse, en Espagne, chez GM Europe. Enfin, à Vigo, toujours en Espagne, un utilitaire Opel sera usiné sur une base PSA. « Nous examinons ensemble les possibilités de coopération régulièrement, y compris une acquisition d'Opel », explique-t-on au siège français.

L'Etat en recul au capital de PSA ?

Reste à connaître les contours exacts que prendrait l'opération. Il faut fixer une modalité de paiement, et surtout un prix. Ce dernier n'est pas si facile à déterminer : General Motors Europe perd de l'argent depuis seize ans (lire ci-dessous), et reste doté d'un outil industriel en surcapacité. Selon les analystes, la division coûterait entre deux et trois milliards d'euros. Côté PSA, si les finances sont repassées dans le vert l'an dernier, on ne dispose pas pour autant de moyens illimités. Fin juin, le groupe tricolore avait un peu moins de 6 milliards d'euros en caisse. L'opération pourrait également comprendre des accords sur la R&D (GM est bien avancé sur l'électrique), voire un hypothétique retour de GM au capital de PSA, ce qui pourrait bousculer le statu quo entre les trois actionnaires principaux de PSA - l'Etat français, la famille Peugeot et le chinois Dongfeng, qui détiennent chacun environ 13 % du groupe. Sachant que l'Agence des participations de l'Etat ne serait pas forcément contre un recul au capital du constructeur, que la famille souhaiterait, si possible, rehausser sa participation dans la limite de ses moyens et que Dongfeng semble flécher, en ce moment, ses moyens vers son marché intérieur. Cependant, la période électorale et le pacte d'actionnaires compliquent sérieusement la donne.

Sinon, PSA pourrait toujours utiliser sa « cagnotte » Faurecia. L'équipementier, dont il détient 47 %, vaut aujourd'hui presque 6 milliards d'euros, et l'on souffle en interne que Carlos Tavares, qui a toujours dit que Faurecia n'était pas « core business » pour PSA, pourrait se séparer de tout ou partie de ses parts à l'occasion d'une croissance externe. Du genre dont il est question aujourd'hui.

 

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